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Article de Presse
Publié par None le 02/12/2019 - 13:00

Flahetna le 05/03/2019

l'article


 

 

L'association Nomad08 Redeyef, fondée en 2013, a mené l’initiative de la mise en place d’un observatoire tunisien de l'eau ayant une approche citoyenne et participative. 
Pour avoir plus détails sur ce projet, Flehetna a contacté M.Ala Marzougui , directeur exécutif de l’association et coordinateur de l’observatoire de l’eau. 

« L’observatoire tunisien de l'eau a été créé en 2016. Son objectif principal, au début, était d’informer sur le droit d’accès à l’eau et la nécessité de la préservation des ressources face aux enjeux de la pénurie d’eau et du stress hydrauliques à l’échelle nationale et internationale. L’Observatoire se veut également un intermédiaire entre les autorités et le citoyen privés d’eau » a expliqué M. Ala Marzougui .

Toujours selon lui, « L’observatoire a joué un rôle important entre 2016 et 2018, notamment avec l’accentuation des coupures et des perturbations en eau potable au Grand Tunis et dans toutes les régions y compris les zones côtières, et la capitale. Nous avons constaté une émergence d’une certaine conscience quant à l’enjeu de l’eau. A cet effet, nous avons entamé une nouvelle phase d’étude et de recherche à la base des connaissances recueillies sur terrain. L’année dernière, nous avons réalisé une étude sur l’eau et la justice sociale au bassin minier. Plusieurs recommandations ont été issues de cette étude et ont été prises en considération par les autorités concernées. 

watchwater.tn : Un outil de veille et recueil de données … 

L’observatoire a ensuite lancé une plateforme de signal des coupures et des perturbations dans l’approvisionnement en eau potable, enregistrées dans les différentes régions du pays, baptisée watchwater.tn. Cette plateforme vise à collecter des informations sur les coupures d’eau, les sous-alimentations et même les mouvements de protestations en relation avec la question de l'eau. En guise d’outil de veille, cette plateforme a permis d’établir une cartographie des coupures de l’eau potable. Ensuite elle a contribué à mieux exposer et comprendre les problèmes liés aux eaux à l’échelle centrale et régionale.  
M.Marzouki a indiqué que cette plateforme a permis également d’archiver les notifications et les données, suivre l'évolution des résolutions des problèmes et évaluer l’efficacité des interventions effectuées. Il s'agit aussi d'inciter les instances compétentes (la SONEDE particulièrement) à intervenir dans les meilleurs délais et améliorer ses prestations selon le besoin. 

L’art et la culture pour résoudre le problème de l’eau … 

Consciente de l’enjeu de la crise hydrique en Tunisie, l’association Nomad08 Redayef a filmé une série de courts métrages intitulés « Assoifées Tunisiens » (âtachaa tounis) dans 15 zones rurales du pays ayant enregistrés des difficultés hydrauliques. Réalisés par Ridha Tlili, et filmés avec le soutien de la fondation Rosa Luxembourg Stiftung-North Africa, ces documentaires visent à signaler comprendre, sensibiliser et mettre en lumière les difficultés endurées dans plusieurs zones. 
Des projections sont programmées dans les régions du sud, du centre du pays (Gabes, Kairouan, Gafsa, Tozeur) et du nord (Boussalem, Bizerte et Zaghouan). Elles seront suivies par des ateliers de débats avec les citoyens pour écouter leurs préoccupations, mais également pour leur assurer des formations et des séances de sensibilisation pour mieux comprendre les ressources hydrauliques, leur gestion et leur exploitations…  

Le Code des eaux fait l’objet de plusieurs concertations régionales … 

En tant que société civile, nous avons agi suite à la présentation de la première version du Code des eaux par l’ARP en 2014. Nous avons élaboré une série de recommandations et propositions qui ont été destinées au ministère de l’agriculture. 
Dans une phase plus avancée, notre association s’est engagée à élaborer une série de rencontres et de concertations à l’échelle régionale. Des débats, des cercles de dialogues et des workshops ont été organisées afin de vulgariser les composantes du code des eaux et afin d’évaluer, dans une approche citoyenne participative, l’aspect juridique et institutionnel lié à l’eau en Tunisie. 
L’objectif était également de révéler les lacunes et les défaillances auprès des différentes structures.  Un dialogue a été instauré autour des enjeux hydrauliques dans un cadre de coopération qui a réuni les différentes structures du ministère de l’agriculture à l’échelle régional, les municipalités, la SONEDE, les représentants de l’UGTT et de la société civile. Cette série de rencontres a démarré à partir du mois de novembre et décembre 2018 dans plusieurs gouvernorats à savoir Grand Tunis, Beja, Bizerte, Sousse, Mahdia, Kairouan, Sidi Bouzid et Kasserine…  

Beaucoup de travail reste à faire …. 

D’ici avril 2019, et suite au recueil de toutes les données issues de ces concertations régionales, un séminaire national sera organisé avec la participation de tous les acteurs concernés par le dossier hydraulique en Tunisie, et en présence des députés de l’ARP et des journalistes et médias pour exposer toutes les recommandations en rapport avec le code des eaux…. 
Une campagne de plaidoyers nationales sera lancée ensuite au niveau de l’ARP à ce propos » a conclu notre interlocuteur qui a appelé à instaurer un débat national continu et multidisciplinaire sur le problème de l’eau.

 

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